vendredi 30 janvier 2015

Domaine Le Patriarche 8 Inondation


Il écouta, la mine de plus en plus grave et dit qu'il allait le rejoindre au bas de son terrain. Il croisa le regard interrogatif de son fils.

  • C'est Maximilien. Il y a un lac au bas de son champ et des éboulements de terre sur la route, je pars le rejoindre.
  • Je prends 2-3 hommes, des pelles et j'arrive fit Greorg.

Cela faisait 10 jours qu'il pleuvait, une pluie diluvienne et des rafales de vent à ne pas sortir les bêtes. Père et fils pensaient de même : cette eau, cette boue, s'écoulant des champs situés plus haut, devaient provenir en grande partie de chez Marci...

Soixante centimètres d'eau, elle allait passer par-dessus leurs bottes. Fallait-il ouvrir une tranchée pour qu'elle s'écoule jusqu'à la rivière ? Contamination ? D'un commun accord, ils y renoncèrent et remontèrent la route pour atteindre un endroit éboulé et commencèrent à peller, rejetant la terre dans le champ au-dessus. Greorg, qui était monté sur le talus, vit quelque chose qui le surprit, le choqua même, en tout cas l'interrogea. Il allait s'approcher quand la voix agressive de Marci le figea sur place.

  • Mais qu'est-ce que vous foutez, vous n'avez pas le droit de tout rejeter dans mon champ ! Je vous ferai un procès, vous traînerai en justice !
  • Nous ne faisons que te rendre ce qui t’appartient, lui fit remarquer Julien.

Julien et Greorg firent un détour par l'étang qui avait débordé et constatèrent que la maison des canards avait été emportée dans le canal. Ils trouvèrent le couple de colvert caché sous les noisetiers, transi, boueux, penaud, avec des allures de clodos, mais bien vivants.

  • Viens, papa, allons sur la bute, j'ai quelque chose à te montrer. Regarde le champ de maïs, que remarques-tu ?
  • Des maïs couchés.
  • Regarde bien la forme des tiges.
  • Elles sont pliées, non, à angle droit, elles sont cassées.
  • Oui, au lieu d'être souples et de se coucher sous le vent, elles se sont rompues.

Ils se regardèrent atterrés, anxieux. Ils n'avaient jamais vu une chose pareille. La récolte serait-elle perdue ? Un réel souci pour son ancien ami Marci, pour eux aussi, et si cela arrivait chez eux ? Heureusement ils avaient planté des arbres fruitiers à la place des maïs, espérant qu'ils seraient assez forts pour ne pas subir la loi imposée par des gènes modifiés.

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