7 COMPLICITE
La complicité, une
entente ancienne et très jeune à la fois puisque 50 ans les
séparent, cette grand-mère et ses petits-enfants. Des sourires
échangés, des rires en cascades, une connivence dans les heures
partagées, des balades, des visites de musées, de châteaux, des
jeux, des pic bics en forêt, des feux avec de si bonnes grillades
sentant le charbon de bois.
- Vous vous souvenez, je vous avais enregistré des histoires sur cassettes
- Oui, nous les écoutions le soir avant de nous endormir
- Le bel habit de Tirili, n'est-ce pas ?
- Que de fois nous l'avons mise, passée et repassée ; je pense que maman devait la connaître par coeur, aussi bien que nous !
- Tirili, l'oiseau qui voulait que l'on peigne ses plumes en jaune
- Et qui finit dans une cage comme un canari, pauvre moineau.
- De plus il ne savait pas chanter, ajouta l'autre enfant devenu adolescent.
- De cette journée à St-Tryphon où je vous avais montré l'ail des ours dont vous aviez rempli vos poches, j'en ris encore à la pensée de votre maman qui a du certainement vous plonger tout entier dans la baignoire pour enlever l'odeur !
Au Signal de Belmont,
ensemble, ils sont allés chercher des petits bouts de bois, des
pives, de la mousse, et ils ont construit une vaste ferme sur le sol,
un jardin potager, un puits au milieu de la cour avec de petites
pierres. Quelle fierté dans les yeux de ses autres petits-enfants en
contemplant leur oeuvre.
Elle n'oubliera jamais le
jour où elle avait lu son texte « Exister » et que son
petit-fils lui avait dit : « il t'a fallu autant de
force et de courage pour exister que lui pour survivre ». La
maturité de ce jeune homme de 24 ans
l'a sidérée, et lui vaut
toute son estime. Il a compris qu'elle a mis autant
de force et de courage
dans la douceur, la transparence de ses aquarelles, en y ajoutant
toutes ses expositions, simplement pour exister.
Aujourd'hui elle reçoit
des e-mails de sa merveilleuse petite-fille qui lui raconte des
détailles sur ses journées. Elle a si bien compris le message
de sa GDMum :
« maintenez-moi dans le courant de la vie ».
Cette grand-maman a eu le
privilège de ne recevoir que les bons côtés de ses petits-enfants
car elle n'a pas eu à les élever. Leur complicité était dans le
plaisir d'être ensemble. Elle menait le train, prévoyais,
proposait, allait les chercher, longtemps ils ont suivis ; les
temps ont changé, ils sont devenus adultes mais la complicité
demeure, tous ensemble ils partagent de nombreux souvenirs heureux et
de belles journées prévisibles et imprévisibles les attendent.
Très touchée par ce texte! Merci!
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