vendredi 4 novembre 2016

Courts récits : 7 Complicité

7 COMPLICITE

La complicité, une entente ancienne et très jeune à la fois puisque 50 ans les séparent, cette grand-mère et ses petits-enfants. Des sourires échangés, des rires en cascades, une connivence dans les heures partagées, des balades, des visites de musées, de châteaux, des jeux, des pic bics en forêt, des feux avec de si bonnes grillades sentant le charbon de bois.
  • Vous vous souvenez, je vous avais enregistré des histoires sur cassettes
  • Oui, nous les écoutions le soir avant de nous endormir
  • Le bel habit de Tirili, n'est-ce pas ?
  • Que de fois nous l'avons mise, passée et repassée ; je pense que maman devait la connaître par coeur, aussi bien que nous !
  • Tirili, l'oiseau qui voulait que l'on peigne ses plumes en jaune
  • Et qui finit dans une cage comme un canari, pauvre moineau.
  • De plus il ne savait pas chanter, ajouta l'autre enfant devenu adolescent.
  • De cette journée à St-Tryphon où je vous avais montré l'ail des ours dont vous aviez rempli vos poches, j'en ris encore à la pensée de votre maman qui a du certainement vous plonger tout entier dans la baignoire pour enlever l'odeur !

Au Signal de Belmont, ensemble, ils sont allés chercher des petits bouts de bois, des pives, de la mousse, et ils ont construit une vaste ferme sur le sol, un jardin potager, un puits au milieu de la cour avec de petites pierres. Quelle fierté dans les yeux de ses autres petits-enfants en contemplant leur oeuvre.

Elle n'oubliera jamais le jour où elle avait lu son texte « Exister » et que son petit-fils lui avait dit : « il t'a fallu autant de force et de courage pour exister que lui pour survivre ». La maturité de ce jeune homme de 24 ans
l'a sidérée, et lui vaut toute son estime. Il a compris qu'elle a mis autant
de force et de courage dans la douceur, la transparence de ses aquarelles, en y ajoutant toutes ses expositions, simplement pour exister.

Aujourd'hui elle reçoit des e-mails de sa merveilleuse petite-fille qui lui raconte des détailles sur ses journées. Elle a si bien compris le message

de sa GDMum : « maintenez-moi dans le courant de la vie ».


Cette grand-maman a eu le privilège de ne recevoir que les bons côtés de ses petits-enfants car elle n'a pas eu à les élever. Leur complicité était dans le plaisir d'être ensemble. Elle menait le train, prévoyais, proposait, allait les chercher, longtemps ils ont suivis ; les temps ont changé, ils sont devenus adultes mais la complicité demeure, tous ensemble ils partagent de nombreux souvenirs heureux et de belles journées prévisibles et imprévisibles les attendent.





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