vendredi 19 juin 2015

Une cave - un galetas : 13 L'affaire Marc-Antoine


La quiétude du couple berçant leur petite fille fut interrompue brusquement par le scandale que souleva « l'affaire Marc-Antoine » sous l'accusation de faussaire en art ; sa femme l'avait dénoncé ; elle produisit des brouillons de lettres, des reçus, de faux certificats d'authenticité, des photocopies de correspondance avec d'autres marchands d'art, des photos de peintures prises dans de bizarres circonstances, tout un arsenal à trier par le juge d'instruction avant de pouvoir passer en audience publique. Deux ans plus tard s'ouvrit le procès.

1) Dépôt de plainte - enquête
2) Information judiciaire – un juge d'instruction ordonne perquisitions, expertises, auditions des deux parties, confrontation des témoins
3) Audience publique
4) Jugement
5) Appel

Ces cinq points du déroulement d'un procès et leur lenteur restèrent à jamais gravés dans la mémoire de Marie-Ange qui dit à la fin : jamais plus !

Ce jour là fut celui des témoins, appelés par l'avocat de la défense, qui se succédèrent à la barre. Marie-Agnès Valiard bras droit de Marie-Ange à la Galerie, qui y travaillait depuis 8 ans, soit dès l'ouverture première des salles d'exposition, déclara avec force de détails qu'il y avait toujours eu deux à trois copies au premier étage, le rez étant réservé à René de Vermeille. Ces tableaux là étaient mentionnés
 « d'après tel ou tel », ou « copie selon X », proposés au prix de 1000 à 3000 euros ; d'autres portaient les lettres « PP », soit propriété privée. Oui, ils étaient signés Marie-Ange ou Mav. Oui, elle en avait vendus quelques uns et rappela qu'elle avait présenté des reçus mentionnant le genre et le prix des toiles, documents remis aux instances judiciaires. A la question : « En avez-vous signés, vous qui avez les mêmes initiales que la prévenue ? » « Oh non, votre Honneur, cela ne me serait jamais venu à l'idée, s'écria-t-elle indignée ».

D'autres témoins défilèrent, attestèrent qu'ils possédaient des copies de Marie-Ange et deux d'entre eux affirmèrent que leurs parents, pères ou oncles, en avaient achetés. Ils se souvenaient très bien les avoir vues accrochées chez eux. Ils avouèrent que ces tableaux avaient été achetés pour garnir les murs, en remplacement des authentiques vendus ; cela bouchait les trous ! Rires dans l'assistance. Là s'arrêtèrent les questions, on ne leur demanda pas de produire les oeuvres, fort heureusement.

L'essentiel, pour Marie-Ange, était que toutes ces personnes témoignent qu'il était un fait reconnu qu'elle faisait des copies depuis de nombreuses années. D’ailleurs, les témoins mélangeaient les dates d'achat avec celles de l'exposition « A la manière de » faite à la galerie, déjà trois ans en arrière. Le but semblait atteint.



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