vendredi 12 juin 2015

Une cave - un galetas : 12 Une scène


C'était le début de l'été, Armand était parti en Ecosse, invité par des amis alors que Marie-Ange recevait son fils et allait passer un mois dans le midi de la France, ainsi qu'elle le faisait chaque année avec lui depuis son divorce.

Alain était arrivé les cheveux ébouriffés, les pantalons en tire-bouchon et un teeshirt sale, anormalement agité, le regard vitreux, prêt à affronter la scène qui suivit :

  • Je commence à en avoir assez de te refaire une garde-robe chaque été, tu as 19 ans et tu devrais étudier sérieusement, je ne vais pas t'entretenir ad vitam aeternam.
  • Toi, tu entretiens bien ce bon à rien d'Armand !

Marie-Ange était devenue pâle et se retint à temps de ne pas le gifler. Avec effort elle reprit son calme, c'était toujours ainsi qu'elle avait le dernier mot avec son fils, croyait-elle.

  • Papa m'a coupé mon argent de poche, fit-il en triturant sa casquette qu'il tournait et retournait entre ses doigts, et je dois de l'argent à un copain qui promet de me tabasser si je ne le rembourse pas rapidement.
  • Et tu oses traiter Armand de bon à rien alors que tu perds un argent que tu n'as pas, car je pense qu'il s'agit d'une dette de jeu.
  • Il a ruiné sa famille !
  • Et bien je ne me laisserai pas ruiner par toi ! Et puis Armand n'a pas ruiné sa famille, il s'est malheureusement trouvé à la mauvaise place, au mauvais moment. Cela suffit, je ne vais pas te raconter sa vie et, lui absent, il ne peut se défendre. Pour clore ce sujet, voici 1'000 euros, ça fera patienter ton créancier, et dorénavant je te dirai non, non et non. Si c'est pour payer des études, une formation professionnelle ou un dentiste, tu m'apporteras la facture et je verrai pour la payer. Bon là-dessus, partons t'habiller, mais cette fois les achats seront minimalistes.

Alain fit semblant d'être contrit en baissant la tête, mais rassuré avec cet argent dans la poche, il n'en espérait pas autant. Maintenant il sait qu'il devra ruser pour obtenir ce dont il a besoin, mais de la ruse, il en avait. Docilement, il suivit sa mère. Il n'a même pas demandé des nouvelles d'Angelina, pensa tristement cette dernière.

Quelques mois plus tard éclatât "L'affaire Marc-Antoine"


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire