vendredi 11 décembre 2015

Un euro million 12 Papy Aloïs


12 PAPY ALOÏS

« Viens plus près de moi, petite, que je te voie mieux » furent ses mots. Les retrouvailles se firent dans la joie et des larmes de bonheur.

  • Papy Aloïs, tu as l'air si bien !
  • 92 ans, sais-tu ? Quant à toi ma Laurette, tu es magnifique, comme ma Jeanette. Vous êtes aussi élégantes l'une que l'autre et de la personnalité aussi, que de chemins parcourus.
  • 3 ans de folie pendant lesquelles j'ai appris à m'habiller « top model », à marcher avec élégance et plus encore à m'affirmer ajoute Laure. De retour chez moi, délestée de quelques dizaines de milliers d'euros, je me suis sentie à l'étroit, le village me faisait la tête, mon fils et ma fille me regardait avec méfiance, il était temps de vivre autrement, ailleurs.
  • Oui, grâce à une clé fait Jehane en riant. Papa, je vais t'apprendre une grande nouvelle : Laure m'a proposé de m'occuper avec elle de son magasin, un magasin d'antiquités. J'en tiendrai la comptabilité, c'est mon domaine, et nous partagerons la garde de celui-ci 4 jours par semaine, du mercredi au samedi.
  • Bien, bien ! La maison que tu as achetée à la Grd'Rue, a-t-elle une tourelle dans le toit ?
  • Oui, pourquoi ?
  • C'était la demeure de Louis-Louise, de grands amis de mon père. A l'intérieur, les murs sont-ils toujours garnis de bois ?
  • Oui, cette maison est inscrite au Patrimoine historique, donc nous ne pouvons modifier ni l'extérieur, ni l'intérieur, c'est la raison pour laquelle les propriétaires avaient tant de peine à la vendre. De toute façon, je n'y aurais pas touché.
  • Louis avait fait cela pour sa Louise, atteinte d'une maladie orpheline et qui avait de ce fait toujours froid, le bois tient chaud.
  • C'est très beau, vous viendrez à l'inauguration du magasin, Jehane vous y conduira. Au fait, Papy Aloïs, pourquoi avez-vous orthographié le prénom de Jehane avec un « h », j'avais toujours eu envie de vous le demander ?
  • Tours est une ville médiévale, n'est-ce pas, alors ma femme et moi avons eu l'idée de lui donner un nom de cette époque.

Aloïs évoqua sa vie de cheminot, ses débuts comme conducteur de train,  puis petit à petit sa montée en grade jusqu'à celui de chef de gare. Il était fier de ses gallons.


Tous trois prirent le thé sous la tonnelle jusqu'à ce que Jehane interrompe le flot des bavardages par un : « j'ai quelque chose d'important à te dire, Papa »

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La suite de ce récit reprendra le 8 janvier 2016. En attendant je vous souhaite de Joyeuses Fêtes de Noël et une excellente année 2016

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